Nicto ou le plaisir de rouler de nuit

"Je ne veux pas rouler la nuit ! "."Rouler la nuit c’est dangereux". Voilà ce que l’on entend de plus en plus souvent dans les pelotons. Et pourtant…

Quel plaisir de voir le soleil descendre et le jour s’éteindre peu à peu. On allume les lumières la pénombre n’est pas tout à fait là, et puis, tout doucement, ça y est ! Il fait nuit et on ne s’en aperçoit pas vraiment, l’instant est magique.
Il faut dire que les éclairages "modernes" ont transformé la vie du noctambule pédalant. Rien à voir (ou plutôt tout !) avec ces torches dévoreuses de piles qui n’offraient qu’une pâle lueur, maintenant on y voit "comme en plein jour". Même dans les descentes on se sent en sécurité et ça, c’est nouveau.

La nuit, la traversée des villes et des villages offre des moments féeriques. Que dire de cette arrivée sur le petit village de Madières recroquevillé au fond de la vallée de la Vis : Les rochers et les tourelles y sont parées de mille feux, on retient son souffle et ses freins pour profiter du spectacle. Quand le temps est au beau, le ciel étoilé ajoute à cette impression de fête et, si la lune daigne se montrer, là, c’est un vrai bonheur.

Si l’itinéraire est bien choisi, le cyclo peut profiter pleinement de la route en toute sécurité, les quelques rares voitures qui viennent troubler sa contemplation sont visibles de très loin. Le cyclo noctambule redevient alors un gamin, le monde est à lui : curieuse impression ! Le calme de la nuit renforce cette béatitude, il est bien, là, à pédaler en attendant que les kilomètres défilent. Parfois, l’envie de s’assoupir prend le dessus, il faut alors appliquer au plus vite un commandement que ce cher Vélocio aurait pu écrire "Dormir avant de chuter ! ".

Et puis, petit à petit, les formes se redessinent, les contours se font plus précis, la circulation s’intensifie, il faut se rendre à l’évidence le rêve est terminé. Hagard, le cyclo noctambule part à la recherche d’un café fumant qui lui permettra de revenir définitivement dans "l’autre monde".

Alors, pourquoi ne pas se laisser tenter par une "petite nicto" à la belle saison, départ avant le coucher du soleil et retour vers une heure du matin et puis, peut-être ensuite ,par une "grande nuit" avec un retour après le lever du soleil, il n’y aura rien à regretter…

A bientôt peut-être sur les routes étoilées.

avril 2024 :

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